Quel Défi Wing encore une fois !
Chaque année en mai, le Défi Wind rassemble plus de 2000 passionnés de wing, windsurf et kite pour une dizaine de jours d’adrénaline pure. Et c’est à Gruissan, dans l’Aude, que ça se passe !
Pour l’édition 2025, le Défi Wing ne comptait pas moins de 600 riders, tous alignés pour en découdre sur 7 manches intenses, entre 20 et 50 km chacune. En trois jours seulement, près de 250 km ont été parcourus, entre Gruissan et Port-la-Nouvelle, poussés par une Tramontane bien installée, soufflant autour des 20 nœuds. Vent offshore, plan d’eau technique, parfois piégeux… Mais toujours grisant !
C’était éprouvant, exigeant, physique, mental, nerveux sur les départs et tendu aux bouées… Pourtant quel kiff ! Le Défi, c’est surtout une montée d’émotions, de plaisir pur, un concentré d’intensité comme aucun autre événement de glisse au monde.
Et au-delà de la course, il y a tout le reste : les échanges entre passionnés, les rencontres sur le village Glisse, entre pros, amateurs ou acteurs du monde des sports de glisse. Les discussions dans les stands ou simplement autour d’un verre, lors des soirées animées par les concerts et les DJ’s.
Bref, que du fun et des good vibes entre passionnés de wingfoil et de sports de glisse. C’est exactement pour ça que les riders y reviennent… Pour la course, bien sûr, mais aussi pour l’ambiance incroyable, sur l’eau comme à terre.
Voici un résumé de ce que j’ai ressenti lors de ce Défi Wing 2025…
Et pour compléter, le retour de Marius Auber, rider pro et coach Picturide, qui partage lui aussi son expérience du Défi Wing 2025.
Mathieu CLAUDE-SANCHEZ, rédacteur-copywriter pour Picturide :
Je ne vais pas mentir : un peu de stress dès que le compte à rebours se déclenche sur la scène du défi, au village Glisse, à -60 minutes du départ. Mais une fois sur l’eau puis lancé sur la ligne, tout s’apaise d’un coup. Dès que je tire mes premiers bords, je me sens à l’aise, bien calé sur ma planche, en mode cruising mais rapide. Pourtant, à chaque bouée, au moment de jiber, l’inconfort revient. La première est toujours un moment intense : on n’est jamais seul, le vent est ultra perturbé, le clapot plus creux. Les visages sont tendus, ça crie un peu. Tu sens que certains n’ont pas toutes les notions de priorité, un peu comme au départ, et c’est là que ça peut faire flipper.
Mais malgré cette tension, on sent que tout le monde est content d’être là, prêt à se challenger dans une bonne ambiance. C’était mon deuxième Défi Wing, et cette fois j’étais équipé de mon nouveau matos AFS, acquis il y a quelques mois. Un set plutôt orienté vagues et freeride, excellent mais pas vraiment taillé pour la race.
Le moment le plus fort pour moi a été le départ de la cinquième manche :avec le fameux départ au lièvre, je suis parti juste derrière le bateau de Philippe Bru. L’un des tous premiers à s’élancer, avec sans doute plus de 500 riders dans mon dos. Sensation incroyable ! En général, je partais ni au vent ni sous le vent, mais plus au milieu du plan d’eau, lancé et avec un minimum de monde autour pour éviter les turbulences vent comme clapot. J’étais souvent dans le premier peloton. Sur le premier bord vers Port-la-Nouvelle, je ne forçais pas trop (sauf sur les manches courtes), puis j’accélérais sur le dernier bord, en remontant au vent pour finir vent de travers. Parfois même petit largue, et reprendre des concurrents en mode full speed.
Les conditions étaient plutôt bonnes pour ce Défi Wing 2025. On a eu du vent à 20 nœuds assez régulier sur la plupart des manches, jusqu’à 25 nœuds sur d’autres. Sauf pour la sixième, où le vent est tombé d’un coup, davantage autour de la bouée n°1. Je tombe rarement en jibe, mais là, en passant la wing, ma planche a effleuré l’eau et impossible de redécoller. Avec 56 litres sous les pieds, je suis tombé et j’ai dû barboter 20 minutes. J’ai nagé un peu avant de réussir à repartir…mais un peu tard. Dommage, j’étais dans les 150 premiers à cette fameuse bouée n°1. J’aurais dû prendre mon aile 5 m² au lieu de la 4… Mauvais choix !
Le plan d’eau était plutôt flat quand on s’éloigne des autres riders, mais sur les départs ou certains bords, le clapot est bien présent. La plage donne envie de naviguer tout près lorsqu’on la longe, mais il faut rester attentif aux bancs de sable. Le plus dangereux est balisé, et les autres non car ils bougent selon les marées. Et puis, il y a parfois des algues à la sortie de l’Ayrolle, juste avant Port-la-Nouvelle. Mieux vaut les éviter si on veut garder de la glisse ou éviter de sauter pour s’en débarrasser. Attention aussi à ne pas accrocher les bouées ni les bouts de mouillage du bateau proche de la bouée n°2.
Côté matos, je ride full AFS : planche Fire Pro 4’6, foil Pure 700 avec mât UHM de 85 cm, et mes ailes Diamond V2 en 4 et 5 m². Mais clairement, pour de la longue distance, j’aurais préféré avoir l’AFS Whitebird midlength 5’8 et un mât de 95 cm. Bien plus adapté à ce genre de compétition.
À terre, comme toujours au Défi, l’ambiance est magique. Tout le monde parle avec tout le monde, sans barrière. On rencontre des nouvelles têtes, on recroise des potes qu’on ne voit qu’au défi, soit une fois par an. Ou d’autres qu’on n’a pas revus depuis une éternité sur un autre spot. Les soirées sont vivantes : ça danse, ça discute wing, ça rigole beaucoup !
Si je devais donner un conseil pour bien vivre un Défi, ce serait : savoir jiber, savoir pumper, et naviguer au harnais. Boire beaucoup d’eau avant, entre les manches et après. Et bien manger, surtout des sucres lents. Parce qu’une manche de 50 km, c’est environ une heure pleine balle, sans pause, sous adrénaline, avec 600 riders autour de toi, qui jibe en même temps, et qui partent avec toi au départ…
Ce Défi, je l’ai encore vécu comme une grande fête du wingfoil. Plein d’images en tête, que de bons souvenirs. Éprouvant, mais génialissime. Vivement l’année prochaine !
Sans oublier de remercier Philippe Bru et toute son équipe pour cette orga millimétrée et leur attention constante à la sécurité sur l’eau.
Témoignage de Marius Auber, rider pro et coach Picturide :
Sur l’eau – la course, les sensations, le matos
- Comment tu as vécu cette édition 2025 du Défi Wing sur l’eau ? L’ambiance sur la ligne de départ, les jibes aux bouées… Il y a eu un moment fort que tu retiens particulièrement ?
Comme d’habitude, j’ai adoré le Défi Wing ! J’ai fait quelques erreurs sur deux manches, mais dans l’ensemble ça s’est bien passé. Les jibes étaient impressionnants ! D’ailleurs, mieux vaut ne pas arriver en retard, sinon c’est vite le carnage. Ce n’était que ma deuxième participation (la première remonte à la toute première édition), et la différence de monde était vraiment hallucinante. Mon moment préféré reste le départ, sans hésiter !
- Quelle a été ta stratégie pendant les manches ? Tu t’étais fixé un objectif précis ?
Je ne m’étais pas fixé d’objectif particulier, la race ce n’est pas vraiment ma discipline habituelle. Je voulais absolument prendre des bons départ car c’est le plus important.
- Es-tu satisfait des conditions cette année ?
Les conditions météo cette année étaient vraiment top ! On a eu de la chance car c’était plutôt varié selon les manches. Par contre, ça s’est corsé pour moi dès la première manche : quelqu’un m’est tombé dessus au départ, donc un début un peu compliqué… surtout qu’il n’y a qu’une seul discard retenue.
- En tant que rider pro, avec quel combo matos tu as ridé sur cette édition (wing, foil, board) ? Tu adaptais ton matériel selon les manches ?
Côté matos, pour les wings j’ai alterné entre la 4.5 et la 3.5 Duotone Unit D/LAB tout au long du Défi, en essayant d’être bien toilé à chaque fois. En planche, j’étais sur la Duotone Skybrid 5’4 x 55l. Et pour le foil, j’ai ridé avec un Chubanga race.
À terre – ambiance, échanges, coaching
- Comment t’as ressenti l’ambiance à terre cette année ? Il y avait toujours cet esprit de partage entre les riders ? Tu as eu l’occasion d’échanger avec pas mal d’amateurs sur le village ?
À terre, comme d’habitude l’ambiance est dingue ! L’esprit du Défi, c’est de prendre du plaisir avant tout, plus que faire une compétition. Il y a beaucoup de partage entre toutes sortes de personnes et de niveau, amateurs et professionnels.
- Qu’est-ce que tu dirais à un rider intermédiaire qui hésite à s’inscrire au prochain Défi Wing ?
Participer au Défi Wing (mais aussi Défi Kite et Défi Wind), c’est que tout le monde peut s’inscrire, peu importe son niveau. Du moment qu’on sait tirer des bords des deux côtés avec un minimum d’aisance avec son matos. Franchement, je lui dirais de foncer car c’est une expérience à vivre au moins une fois dans sa vie !
- Tu repars de cette édition 2025 avec quoi en tête ? Et c’est quoi la suite pour toi cette saison ?
Une fois de plus, je suis super content d’avoir couru au Défi Wing, à Gruissan. J’aurais sans doute pu faire mieux avec davantage d’entraînement et un meilleur départ dans la première manche, mais dans l’ensemble je suis satisfait.
Pour la suite de ma saison, mes projets sont encore flous.
Propos recueillis et rédigés par Mathieu CLAUDE-SANCHEZ,
le 04/06/2025.